À l’occasion d’un cours d’expression écrite et orale j’ai dû rédiger un discours, sur un sujet de société choisi. Il pouvait s’agir d’un pamphlet, d’un réquisitoire, d’un éloge ou d’un plaidoyer, d’une lettre ouverte ou d’une simple allocution. J’ai choisi l’éloge. Un éloge d’une femme.
De quel droit osez-vous prendre la place d’un homme compétent ?
Ce sont simplement les tendres paroles prononcées par le doyen de la prestigieuse université Harvard, aux neuf étudiantes (sur environ 500 hommes) qui avaient intégré une promotion mixte en 1956. Loin d’être paresseuses, il en fallait du courage, de l’audace, de la persévérance pour faire partie des 2% des femmes à fréquenter les bancs des facultés de droit.
Parmi elles, une juge qui a changé la vie des Américaines, Ruth Bader Ginsburg. Elle mène une vie de combats, tant personnels que professionnels. Cette dernière étudie dans de brillantes universités et finit major de sa promotion à Columbia. Fraîchement diplômée, elle se voit refuser une place dans les cabinets d’avocats à de nombreuses reprises… La raison est simple, c’est une femme. Dérisoire, non ? Évidemment ça ne l’empêchera en aucun cas de continuer son combat contre les inégalités hommes femmes, alors plus que présentes dans les années 60-70. Elle conteste, émet son désaccord avec la décision majoritaire et sa voix dissidente se fait finalement entendre. Alors qu’elle n’est qu’avocate, elle plaide à plusieurs reprises devant la plus haute instance fédérale des États-Unis, qu’elle ne manquera pas historiquement de marquer de son empreinte puisqu’elle sera la seconde femme à y siéger pendant une durée de 27 ans.
Son combat le plus important restera sans nul doute celui d’une société américaine plus égalitaire – un combat qu’elle mènera aux côtés de son mari, avocat fiscaliste, dans une société américaine qui, nous le savons, est marquée par les inégalités et les discriminations. Dans les années 70, elle cofonde le projet Women’s Rights qui travaille sur plus de 300 cas de discriminations sexistes, elle réussira à faire valoir six cas de discrimination devant la Cour suprême et remportera cinq victoires. C’est par ses prises de position progressistes qu’elle contribue aux changements des lois et des mentalités. Elle donne son point de vue sur l’avortement, déclarant que ce n’est pas au gouvernement de faire ce choix pour une femme. Aussi, elle célèbre plusieurs mariages de personnes de même sexe.
Ruth est un phénomène de pop culture. Les jeunes femmes de son pays lui confectionnent même un slogan « Can’t spell truth without Ruth ». Notorious RBG est le surnom qui lui est donné, en référence au rappeur Notorious BIG. Notorious RBG, véritable icône féministe qui s’est battue pour la liberté. Pionnière de la défense des droits des femmes et de l’égalité des genres, elle s’est éteinte le 18 septembre 2020 à l’âge de 87 ans.
« Sois une femme, sois indépendante » sont les mots à retenir, mots répétés par sa mère, elle n’a cessé de les appliquer au cours de sa vie et chaque femme devrait en faire de même.
Ruth Bader Ginsburg. Une femme plus qu’inspirante et courageuse. C’est d’ailleurs grâce au biopic Une femme d’exception, avec Felicity Jones et Armie Hammer que j’ai pu découvrir en partie, l’histoire de cette avocate. Après avoir vu celui-ci je n’ai pu m’empêcher de rechercher des articles et des discours concernant cette avocate – une véritable icône aux États-Unis et si peu connue en France…
Aussi, un documentaire (RBG) a été réalisé, où on peut y découvrir la fascinante vie de la juge à la Cour Suprême des États-Unis. Comme indiqué dans mon éloge, c’est le 18 septembre 2020 que s’est éteint Ruth Bader Ginsburg, une femme animée par tant d’audace que de persévérance.
Une battante pour les droits des femmes, pour une égalité des genres, contre les discriminations. Elle laisse derrière elle, un héritage juridique tout aussi impressionnant qu’inspirant.
“Fight for the things that you care about, but do it in a way that will lead others to join you.“